lundi, juin 18, 2007

Alain-Michel Ayache

Excellent texte de Alain-Michel Ayache où il explique que le peuple palestinien est plus victime de ses "frères arabes" que de Israël et que l'auto-destruction des palestiniens vivote toujours entre le déni de la réalité et le pur désir de vengeance. Donc, l'acceptation de Israël comme là déjà fait historiquement la Jordanie(en plus de se départir de ses volontés hégémoniques sur la Cisjordanie), l'Égypte (en plus de se départir de ses volontés hégémoniques sur la bande de Gaza et le Liban est instrumentalisé par des groupes aux intérêts divers.Est-ce la situation se prête à une comparaison historique ?C'est comme imaginer que beaucoup de descendant de déportés acadiens voudraient revenir dans leur Acadie natale après une persécution...

D'ailleurs, le président syrien de l'époque feu Hafez al-Assad, père de l'actuel président syrien, avait un tout autre plan pour les Palestiniens.

C'est ainsi qu'il orchestra depuis le début, avec la connivence obligée d'Arafat, toute une série d'attentats pour déstabiliser aussi bien la Jordanie et le Liban, deux pays dont Assad ne reconnaissait pas l'indépendance. À la différence qu'avec le roi Hussein de Jordanie, la Syrie a fini par établir une représentation diplomatique alors qu'avec le Liban, il y en a eu aucune jusqu'à aujourd'hui.

Le plan machiavélique d'Assad

Le Liban, avec à peine 10452km2 de superficie, est le seul pays arabophone dont l'Islam n'est pas la religion d'État et dont le président est chrétien : cela mettait en émoi les dirigeants arabes de la région. Il fut le seul à avoir refusé de se joindre aux autres pays arabes, contre Israël, après qu'il ait signé un armistice en 1948, ce qu'il respectait depuis.

Assad voyait que le Liban pouvait constituer une excellente base d'attaque contre les intérêts israéliens et américains. Il poussa donc le Liban vers l'abysse en y exerçant une pression afin qu'il accepte les accords du Caire en 1969. Ces accords interdisaient à l'État libanais d'entrer dans les camps de réfugiés palestiniens, lesquels devenaient, de facto, sous la juridiction de l'OLP --- et bien entendu, indirectement, de la Syrie! --- De plus, les combattants palestiniens pouvaient désormais lancer des attaques contre l'État d'Israël à tout moment sans rendre compte à l'État libanais, créant ainsi plusieurs mini-États à l'intérieur de l'État libanais.

Une guerre de libération de la Palestine

Les attaques perpétrées par les combattants de l'OLP contre le Nord d'Israël menaient droit à une réplique israélienne, ramenant ainsi le Liban dans la zone de l'insécurité continue. Depuis le Sud était devenu une zone dangereuse pour les soldats de l'armée libanaise, souvent kidnappés, humiliés et tués pas les Palestiniens d'Arafat.

En septembre 1970, las des activités terroristes et sur ordre d'Hussein de Jordanie, les bédouins du roi massacrent les miliciens palestiniens et les obligent à quitter le pays vers le Liban. C'est «Septembre noir».

C'est alors que les Palestiniens se vengèrent du Liban. En 1973, l'armée de l'air libanaise bombardait les positions des combattants palestiniens, mais elle finit par succomber à la pression de la Ligue Arabe, laquelle obligea le Liban à arrêter son armée. Ce fut la fin de l'État libanais. En 1975, les Palestiniens se sont attaqués aux Chrétiens libanais et la guerre dite «civile» libanaise commença. Elle était en réalité entre Chrétiens et Palestiniens car ces derniers ayant déclaré, par la bouche de leur chef Arafat, que la libération de la Palestine débutait par celle des régions chrétiennes du Liban, bref, en évinçant les Chrétiens du Liban.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070618/CPSOLEIL/70615172/5019/CPSOLEIL